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Les Ombres Sanglantes

J. R. P. Cuisin

E-Book (EPUB)
2020 Books On Demand
Auflage: 1. Auflage
284 Seiten
ISBN: 978-2-322-20182-2

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Kurztext / Annotation
"Les Ombres sanglantes", galerie funèbre de prodiges, événemens merveilleux, apparitions nocturnes, songes épouvantables, délits mysterieux, phenomènes terribles, forfaits historiques, cadavres mobiles, têtes ensanglantées et animées, vengeances atroces, et combinaisons du crime, puisés dans des sources réelles. Recueil propre à causer les fortes émotions de la terreur.

J.P.R. Cuisin (4 janvier 1777-1845?), également connu sous P. Cuisin. Polygraphe. Ancien militaire. Homme de lettres. Membre honoraire de la Société française de statistique universelle. Conservateur du Cabinet d'anatomie Dupont.

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INTRODUCTION

Les esprits légers et superficiels se plaisent dans les colifichets, soit en littérature, soit en spectacles ; mais les âmes fortement organisées, ainsi que les caractères sérieux et sages, préfèrent de passion ces émotions intéressantes, ces touches vigoureuses qui, s'adressant de suite aux ressorts de l'âme, y causent ces ébranlemens soudains que les poètes ont souvent nommés les doux frémissemens de la terreur . Ma pensée, à cet égard, ne peut manquer de rappeler aussitôt les préceptes du fameux Aristarque français :

" ............................................................

Que dans tous vos discours la passion émue

Aille chercher le coeur, l'échauffe et le remue.

Si d'un beau mouvement l'agréable fureur

Souvent ne nous remplit d'une douce terreur ,

Ou n'excite en notre âme une pitié charmante,

En vain vous étalez une scène savante.

Vos froids raisonnemens ne feront qu'attiédir

Un spectateur toujours paresseux d'applaudir,

Et qui, des vains efforts de votre rhétorique

Justement fatigué, s'endort ou vous critique.

Le secret est d'abord de plaire et de toucher.

Inventez des ressorts qui puissent m'attacher . "

Art poétique de BOILEAU, chant IIIe.

C'est donc pour ces imaginations, peut-être un peu exaltées, que j'écris ; c'est, dis-je, pour fixer leur intérêt sur des images terribles, sur des combinaisons effrayantes, que je vais tâcher, sous des formes historiques, de réunir dans le cadre des OMBRES SANGLANTES tout ce que la magie du prodige, tout ce que les prestiges du merveilleux peuvent enfanter de singulier et d'extraordinaire aux yeux des hommes.

En effet, quelle différence d'intérêt entre les frivolités puériles de nos très-petits théâtres, les niaiseries de pensionnat de nos romans et de nos pièces à l'eau-rose , et les grandes impressions que causent les compositions de Crébillon, de Corneille et de Ducis ! Dans ces premières et futiles récréations, l'esprit se rétrécit, le coeur s'affadit, et le bon sens, ainsi que le goût, se révoltent en secret de se prêter à ces mesquines turlupinades ; au lieu qu'aux représentations des scènes vraiment faites pour s'attirer notre attention, le spectateur avide des vrais spectacles de l'âme ressent en quelque sorte de la fierté d'avoir été jugé digne d'être noblement ému. Le rideau est baissé, qu'il s'applaudit encore en lui-même d'avoir su goûter les belles inspirations du poète, et d'avoir préféré le noble, le sublime et le terrible ; au papillotage prétentieux de nos comédies plâtrées, dans lesquelles l'auteur semble avoir pris à tâche de cacher la nature sous un voile impénétrable ; et vingt-ans encore après ce même spectateur, plein d'heureuses réminiscences, se rappelle les beaux traits qui ont frappé sa pensée. " Tel vers, " se dit-il, " est seul un chef-d'oeuvre tout entier qui mérite une couronne ; cet hémistiche révèle les plus profonds mystères du coeur humain ; telle réticence est l'expression de la métaphysique la plus abstraite, et l'imprécation de la dernière scène la plus parfaite peinture des orages des grandes passions. "

Ainsi, Hamlet, que représente avec tant d'habileté le premier tragique de l'Europe, est terrible, est superbe, quand, interpellant le complice de l'assassinat de son père, et ne trouvant sur son front qu'une impassibilité muette, il saisit du même coup-d'oeil le motif délateur de la pâleur et du trouble de Gertrude, sa mère : cette scène mérite bien d'être analysée ici.

GERTRUDE.

Ô ciel ! par quel indice

A-t-on pu découvrir ?

...........................

En secret,

Quel motif donne-t-on d'un si grand forfait ?

NORCESTE.

L'amour du diadème, une flamm